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Combinatoire des automates

Mes premiers travaux en théorie des automates concernaient un problème combinatoire toujours ouvert à ce jour. Considérons un automate (déterministe, complet) fini A. Chaque mot u du monoïde libre A* induit alors une application de l'ensemble des états Q dans lui-même. Le rang de u (dans l'automate considéré) est par définition le cardinal de l'image de cette application. J'ai proposé la conjecture suivante, qui généralise une conjecture proposée par J. Cerny :

Si dans un automate à n états, il existe un mot de rang inférieur ou égal à k, alors il existe un tel mot de longueur inférieur ou égal à (n-k)2.

J'ai montré que la borne k était optimale et que la conjecture était vraie pour k < 4 (le cas k = 3 est déjà très technique). J'ai également résolu la conjecture dans un certain nombre de cas particuliers et j'ai amélioré à plusieurs reprises les bornes supérieures connues [2, 4, 5, 6, 7, 8, 16]. Ces travaux successifs sont résumés dans ma thèse de troisième cycle. Enfin j'ai montré qu'on pouvait obtenir une borne supérieure en n3 moyennant un résultat de combinatoire sur les ensembles finis [27], résultat qui a été effectivement démontré par P. Frankl en 1982. A ce jour, la conjecture est toujours ouverte.

J'ai également résolu avec J.M. Champarnaud un problème portant sur le nombre d'états maximal que pouvait avoir l'automate minimal reconnaissant un ensemble de mots de longueur n donnée [57].


Jean-Éric PIN, 5 Octobre 1996