Pouvez-vous vous présenter succinctement ?

Je suis doctorante depuis octobre 2022 au sein de l’IRIF. J’ai commencé mes études par deux ans de licence de Mathématiques à Rouen, puis j’ai intégré l’Ecole Normale Supérieure de Rennes en Informatique. Grâce aux stages de recherche que j’ai fait durant mes deux années à Rennes, j’ai découvert un domaine de l’informatique théorique appelé vérification paramétrée de systèmes distribués. J’ai ensuite fait un master en recherche informatique théorique à Paris, et maintenant, un doctorat sous la direction d’Arnaud Sangnier et Tali Sznajder.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire des études scientifiques ?

Au lycée, la matière qui me plaisait le plus, c’était les mathématiques. Je savais que je ne voulais pas être ingénieure et, ne connaissant pas le principe des ENS, j’ai fait le choix de ne pas faire prépa (par appréhension et non appétence pour la physique). La licence de mathématiques s’est présentée comme le choix le plus évident pour me plaire dans mes études.

Pourquoi vous êtes-vous spécialisée en informatique théorique ?

Je me suis plu en mathématiques jusqu’à la fin de la deuxième année de licence, mais ensuite le niveau d’abstraction très élevé m’a dérangé. Je cherchais un entre deux entre les cours de programmation que j’avais eu à l’Université et ceux de mathématiques. Je l’ai trouvé dans l’informatique théorique. Les objets avec lesquels on travaille sont moins abstraits qu’en mathématiques mais la rigueur et le raisonnement mathématiques gardent une place cruciale dans notre travail. Sur les conseils d’un professeur de mon université, j’ai postulé à l’ENS de Rennes en informatique.

Avez-vous été inspirée par des femmes scientifiques ? Si oui, lesquelles ?

Non, malheureusement, cela aurait peut-être facilité certains moments de doute.

Selon vous, qu’est-ce qui pourrait être fait pour attirer plus de femmes dans la recherche en informatique ?

Informatique théorique et informatique pratique (programmation) sont souvent mélangés, en fait, je ne savais pas du tout ce qu’était l’informatique théorique avant ma troisième année d’étude. Je pense qu’il est important de distinguer les deux et de le communiquer aux plus jeunes. C’est aussi encourageant de savoir qu’il y a d’autres femmes dans les laboratoires de recherche en informatique, et qu’elles sont souvent passées par les mêmes doutes que nous. Cela rend aussi possible d’échanger sur nos doutes en tant que chercheuse.