Pouvez-vous vous présenter succinctement ?

Je suis doctorante en troisième année. Je suis actuellement en co-tutelle entre l'IRIF et l'UM6P-CS au Maroc, sous la direction des professeurs Carole Delporte et Hugues Fauconnier. J'ai obtenu ma licence en Mathématiques Appliquées puis un Master en Internet des Objets et Services Mobiles à l'ENSIAS de Rabat. Cette formation m'a amené à passer mon stage de fin d'année à l'IRIF, ce qui m'a également donné l’occasion de poursuivre une année pré-doctorale à l'UM6P de Ben Guerir et de commencer ma thèse en co-tutelle dans l’étude des algorithmes d’accords dans un système distribué.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire des études scientifiques ?

Grâce à la passion que j’ai pour les mathématiques depuis que je suis jeune ! Tout au long de ma scolarité au collège et lycée, j’ai eu la chance d'avoir de très bons professeurs qui ont contribué à renforcer mon amour pour les sciences.

Pourquoi vous êtes-vous spécialisée en informatique théorique ?

J'ai toujours considéré l'informatique comme une frontière commune entre toutes les autres sciences, ce qui a stimulé mon intérêt pour ce domaine. De plus, être lauréate d'une des grandes écoles d'informatique au Maroc est un accomplissement personnel dont je suis fière, j'ai donc poursuivi mon parcours académique dans ce sens.

Avez-vous été inspirée par des femmes scientifiques ? Si oui, lesquelles ?

Marie Curie a été une source d'inspiration pour le positionnement des femmes en science en général. Mais avant de commencer mon doctorat, je connaissais très peu de femmes scientifiques dans le domaine de l'informatique, à l'exception de Joan Clarke qui a contribuée au déchiffrement d'Enigma. C'est plus tard, durant mes années de doctorat, que j'ai découvert de nombreuses femmes scientifiques inspirantes, comme ma co-directrice de thèse Carole Delporte, ou encore Nancy Lynch, Hagit Attiya, Jennifer L. Welch et beaucoup d'autres dans mon domaine de recherche.

Selon vous, qu’est-ce qui pourrait être fait pour attirer plus de femmes dans la recherche en informatique ?

Je pense qu'il est crucial de briser les barrières culturelles et sociales qui peuvent décourager les femmes et les filles. Cela peut par exemple commencer par la promotion des réalisations et des contributions des femmes dans ce domaine et ce dès le niveau primaire. De plus, il existe des aides financières et des bourses pour les femmes souhaitant se lancer dans la recherche, ce qui est un pas dans la bonne direction. Des programmes de mentorat pour les étudiantes, tels que celui de l'IRIF, peuvent également être mis en place pour les soutenir. Et surtout, il est important de sensibiliser les jeunes filles dès leur plus jeune âge à l'informatique et leur montrer comment utiliser leurs compétences pour faire une différence positive dans le monde.