Les modèles d’interactions Booléens ont été introduits dans le contexte des réseaux de gènes par S. Kauffman dans la fin des années 60. On considère ici une variante, les modèles logiques, qui reposent sur un formalisme qualitatif avec mise à jour asynchrone des systèmes dynamiques discrets associés (R. Thomas, 1973). L’expression d'un gène y est représentée par une variable discrète et l’évolution du réseau est contrôlée par un système d'équations logiques. A partir de ce système peut être extrait un graphe de régulation : il s’agit d’un graphe orienté signé, dont les noeuds représentent les gènes, et les arcs les régulations entre gènes. On y distingue deux types de régulations : les activations (interactions positives) et les inhibitions (interactions négatives). Ces modèles génèrent des dynamiques de taille exponentielle, et nous faisons face à des problèmes d’explosion combinatoire. Ainsi, nous cherchons à caractériser des propriétés de la dynamique (attracteurs, atteignabilité,…) sans avoir à générer le graphe de transition d’états, qui représente l’ensemble des trajectoires possibles. Une méthode consiste à réduire le graphe, et étudier la dynamique réduite. L’opération de réduction crée des modifications potentiellement importantes dans la dynamique, il est donc nécessaire de bien caractériser ses propriétés de (non-)conservation. Nous verrons aussi comment identifier les attracteurs et quantifier leurs bassins d’attraction à l’aide de méthodes de Monte-Carlo adaptées. Enfin, nous mettrons en valeur ces méthodes d'analyse à travers l’étude d’un modèle concernant la tumorigénèse du cancer de vessie.